Stephan Balleux

Copyright Patricia Mathieu

 

STEPHAN BALLEUX (1974) est un artiste bruxellois pluridisciplinaire diplômé de l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles et de l’HISK (Hoger Instituut Voor Schone Kunsten).

Dans la diversité des techniques utilisées (peinture, dessin, sculpture, vidéo…), son travail artistique s’apparente à une quête interrogative sur l’essence et le sens de la pratique picturale. Les œuvres de Stephan Balleux relèveraient presque de l’hyperréalisme si un élément ajouté à l’image ne venait pas perturber la composition et interpeller le spectateur, comme c’est le cas dans les œuvres exposées ici : un nuage  ou une maison embrasée dans un intérieur classique, une forme flottant au dessus d’un lit, sorte de gros nuage luisant qu’il nomme “blob”.

Pour aboutir à ce résultat, Stephan Balleux procède de la manière suivante; il récolte des images du quotidien (presse, extraits de films allant du cinéma des années 30 aux films d’horreur contemporains, photos personnelles ou photos anciennes trouvées…), qu’il utilise en “défigurant” le cliché initial de différentes manières (ajout d’empâtements de peinture directement sur le cliché, comme c’est le cas pour son oeuvre Hold Everything Dear, montage informatique,…). De ces défigurations naissent de nouvelles compositions qu’il reproduit en peinture, vidéo, sculpture, etc.

Dans ces jeux de déconstruction et de reconstruction, Balleux interroge la question du visible, du réel, le statut de l’image, de la peinture, de l’acte pictural, leurs pouvoirs et leurs enjeux esthétiques et interprétatifs. Mettant en exergue la notion de picturalité par un « excès de matière » illusoire et des apparitions de formes artificielles en suspension, Stephan Balleux déséquilibre le rapport au visible et confère un nouveau pouvoir à l’image.

Sa série Ars Memoriae, quant à elle, est le résultat du confinement durant le COVID. Ne pouvant plus se rendre à son atelier, Stephan Balleux doit se limiter au petit format. Il choisit de travailler à partir d’une série de portfolios de documents d’architecture datant d’une centaine d’années, achetés quelques années auparavant en seconde main. Le confinement oblige également l’artiste à mettre de côté la peinture à l’huile au profit des gouaches de ses enfants.

Le nuage à l’intérieur de ces scènes d’intérieurs aristocratiques est le résultat d’une longue réflexion sur la manière de faire rencontrer le dedans et le dehors, dans un contexte de cloisonnement généralisé qu’était 2020 et offre un écho aux salons précieux de la Maison des Arts.

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